La colonisation à Hokkaïdo ...

Les années qui suivent son retour à Tanabé, alors qu'il cherche à donner un nouveau sens à sa vie, ne lui laissent aucun répit. Il s'essaye au Judo pendant quelques temps, lorsque son père fait venir Kiyoichi Takagi, jeune instructeur du Kodokan pour la jeunesse locale. En 1908, il est diplômé de l'école Yagyu. Il fait en 1908 une rencontre déterminante, celle de Kumagusu Minakata, fervent défenseur de l'environnement. Morihei Ueshiba s'investit alors dans la défense de l'environnement et prend part à des discours et des pétitions contre le gouvernement à propos de la loi de regroupement des sanctuaires, promulguée en 1906 et visant à fusionner les petits sanctuaires avec les grands centres religieux. Ceci entraînerait la destruction de l'écosystème des sanctuaires et remettrait en cause les traditions villageoises de manière certaine.

Malgré cet investissement, Morihei Ueshiba ne souhaite pas se fixer définitivement à Tanabé et lorsque en 1910, le gouvernement japonais offre des aides pour encourager le peuplement de l'île sous-développée de Hokkaïdo, il est séduit par la perspective d'une nouvelle aventure. Il organise alors le déplacement de 54 familles dans cette île en 1912. Le groupe s'installe finalement dans le village de Yobetsu, situé dans une partie reculée du nord de l'île, avant de fonder lui-même le village de Shirataki. Le quotidien des colons y est spartiate, principalement consacré aux travaux agricoles et forestiers ainsi qu'à la simple survie durant les rudes hivers que connaît l'île. Malgré de mauvaises récoltes, la détermination de Morihei Ueshiba motive les colons. Il semble s'épanouir dans les conditions de vie difficiles de cette région isolée. Il sert de guide à ses compatriotes de Tanabé, aide de nouvelles familles à s'établir et participe même un temps à la vie politique locale en tant que conseiller territorial.